Bien manger pour bien voir

La cataracte est une maladie qui se développe lors du vieillissement de l’œil au cours duquel le cristallin devient opaque. La DMLA, ou dégénérescence maculaire liée à l’âge, touche directement la rétine et contribue elle aussi à une perte de vision. La DMLA est certes associée à l’âge, mais aussi à d’autres facteurs de risque comme l’hérédité, l’hypertension artérielle l’obésité, le tabagisme, la sédentarité et une alimentation pauvre. La rétinopathie diabétique est une des complications du diabète. Une bonne alimentation favorise la prévention de ces maladies. Alors que faut-il manger pour bien voir longtemps ?
Des chercheurs américains ont examiné l’association entre un régime de type méditerranéen et la progression de la DMLA chez 2.525 personnes qui faisaient partie de l’étude AREDS (Age-Related Eye Disease Study). La DMLA qui touche 25 à 30 % des plus de 75 ans entraîne une perte de vision centrale. Sur 13 ans, 1.028 personnes ont progressé vers une DMLA avancée. L’alimentation des participants a été renseignée grâce à des questionnaires alimentaires. Les chercheurs ont attribué un score à chacun, selon que son alimentation était plus ou moins proche d’un régime méditerranéen, avec une note comprise entre 0 et 9.
Conclusion : un score élevé (entre 6 et 9) était associé de manière significative avec un risque réduit de progression vers une DMLA avancée (- 26 %). Cela s'explique selon les chercheurs par le fait qu'un régime méditerranéen riche en fruits, légumes et graines permet d’apporter les nutriments nécessaires à une bonne vision tels que le zinc, des antioxydants, de la vitamine C, du bêta-carotène, de la vitamine E, du sélénium. Le bêta-carotène est présent dans les carottes et les légumes verts à feuille, la vitamine E dans les amandes, et la vitamine C dans les agrumes et les crucifères.
Des chercheurs de l’Inserm de Clermont-Ferrand ont utilisé un mélange d’antioxydants et oligo-éléments (vitamine C, E, zinc, cuivre, lutéine, zéaxanthine et resvératrol) et d’oméga-3 (EPA, DHA, DPA) chez le rat, dans un modèle de dégénérescence rétinienne causée par phototoxicité. Pendant une semaine, un groupe de rats a reçu le complément et un autre groupe de l’eau. Ensuite, les animaux ont été exposés à une lumière cyclique de forte intensité pour provoquer une dégénérescence de la rétine.
Conclusion : la semaine de complémentation permettait de modifier la composition lipidique de la rétine sans altérer sa structure et sa fonction, puisque le complément a induit une accumulation de l’EPA dans la rétine sans affecter le contenu en rhodopsine (pigment photosensible). De plus la rétine était protégée du stress oxydatif induit par la lumière.