Existe-t-il une vitamine miracle dans le lait ?

De la nicotinamide riboside (NR), on ne savait que peu de choses, si ce n’est que cette vitamine naturelle permettait de favoriser indirectement l’activité énergétique des mitochondries, les centrales énergétiques des cellules. Pour en chercher à en savoir plus sur cette mystérieuse molécule, les chercheurs de l'Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne ont mené toutes une série d’expériences sur des souris, afin de déterminer ses effets in vivo.
Pour ce faire, dans un premier temps, ils ont soumis deux groupes de souris à un régime riche en graisses : un groupe contrôle et un groupe qui ont reçu de la NR. Résultat, la prise de poids de “souris NR“ n’atteignait que 60 % des autres. En outre, ces souris NR n’ont montré aucun signe de développement de diabète, contrairement aux autres. “Même avec un régime normal, la NR améliore la sensibilité à l’insuline“ détaille Carles Cantó, auteur principal de l’étude. Par ailleurs, les chercheurs ont remarqué que les “souris NR“ (par voie orale durant 10 semaines) couraient mieux que les autres : elles dépassaient de 10 % leurs congénères sur les courses d’endurance. Comment expliquer ces performances remarquables ? Il semblerait que tous ces effets “miracles“ soient dus à une amélioration du fonctionnement des mitochondries, ces “cellules énergétiques“ qui transforment le glucose en une forme d’énergie directement utilisable par la cellule, l’ATP. En fait, la NR stimule indirectement l’activité des mitochondries via les sirtuines. En effet, la NR est un précurseur de NAD+, un coenzyme de la sirtuine : ainsi, une forte concentration de NR dans l’organisme aboutit à une augmentation de la concentration en NAD+, puis, une augmentation de l’activité des sirtuines et enfin, une amélioration de fonctions métaboliques liées aux mitochondries, notamment la combustion des graisses et les capacités oxydatives des cellules.

Selon les chercheurs, cette vitamine aux capacités exceptionnelles pourrait contribuer à améliorer la santé, voire la longévité car le déclin de nombreuses fonctions de l’organisme serait lié à une baisse d’activité des mitochondries. Donc, en stimulant leur activité, il devrait être possible d’agir indirectement sur d’innombrables fonctions. Pour le moment, les chercheurs testent leur hypothèse sur des vers nématodes. Mais il doit bien y avoir une contrepartie, des effets secondaires ? Même pas ! “Malgré tous nos efforts, nous ne sommes pas parvenus à déceler d’effets secondaires“ s’étonne Carles Cantó, et ce, même avec des doses très importantes.