Les oméga-3 sont bons pour le cœur

Une étude récente, réalisée par un consortium international de chercheurs appelé FORCE (Fatty acids and Outcomes Research Consortium), vient d'apporter des preuves supplémentaires des bénéfices cardiovasculaires des oméga-3. Les graines de lin et de chia, les noix, l'huile de colza, contiennent de l'acide alpha-linolénique, le chef de file de la famille des oméga-3. Cet acide alpha-linolénique a des propriétés protectrices qui lui sont propres; il est également transformé en composés à longues chaînes : DHA, EPA, DPA. Le poisson, les crustacés, les coquillages sont une source importante de DHA, DPA, EPA préformés. Le maquereau, le saumon, les sardines, les truites, les anchois possèdent des taux élevés. On trouve des taux relativement intéressants d'EPA et DHA dans les œufs de poule nourries au lin, ou s'alimentant librement en liberté (les poules nourries au maïs, au contraire, font des œufs oméga-6). Les premières preuves de l'intérêt des oméga-3 datent de la publication, en 1994, par Michel de Lorgeril et Serge Renaud, des résultats de la Lyon Diet Heart Study, qui testait chez des patients cardiaques une margarine oméga-3 associée à un régime méditerranéen.
Malgré ces premières preuves de l’intérêt des oméga-3 pour le cœur, le sujet restait controversé, comme l’explique Dariush Mozaffarian, professeur d’épidémiologie à Harvard : « Au moment où certains essais cliniques sur la complémentation en huile de poisson, mais pas tous, ont montré des avantages, il existe une incertitude sur les effets cardiovasculaires des oméga-3. » La plupart des études précédentes se sont appuyées sur des estimations d’apports en oméga-3 provenant des réponses des participants à des questionnaires alimentaires. C’est pourquoi cette fois-ci les chercheurs ont utilisé des biomarqueurs sanguins pour connaître la quantité d’oméga-3 réellement présents dans le sang. Les scientifiques ont rassemblé 19 études provenant de 16 pays incluant 45.637 participants. L’âge moyen des participants était de 59 ans et 62,8 % étaient des hommes. Les scientifiques ont trouvé que les oméga-3, provenant d’animaux ou de végétaux, étaient associés avec une réduction de 10 % du risque de crise cardiaque fatale. L’étude suggère donc que les niveaux sanguins d’acides gras oméga-3 sont associés de manière modérée à un risque réduit de décéder d’une crise cardiaque.