L'alimentation des enfants

Le goût sucré est inné et commun à tous les enfants. Cette appétence s’installe durablement lorsque ceux-ci avalent de façon répétée : gâteaux, bonbons, jus de fruits… Elle est aussi savamment entretenue par les industriels qui ajoutent du sucre dans de nombreux produits, même ceux trouvés au rayon "épicerie salée". La plupart des sucres consommés aujourd’hui sont en effet dissimulés dans des aliments transformés et ultra-transformés qui ne sont généralement pas considérés comme sucrés. Par exemple, une cuillère à soupe de ketchup contient environ 4 g (à peu près une cuillère à café) de sucres libres ; les mayonnaises « light » et les sauces pour pâtes sont aussi de bons « hotspots » pour le sucre comme le dénonce Damon Gameau dans Sugarland. Une canette de soda en contient quant à elle jusqu’à 40 g (environ 10 cuillères à café). Aujourd’hui, on estime qu’un adolescent vivant dans un pays développé avale l’équivalent de 40 cuillères à café chaque jour.
Le seul moyen pour contrôler l'apport en sucre des enfants c'est de bannir les produits industriels le plus possible et de cuisiner pour eux.
Pour les repas, c'est assez facile, mais comment éviter aux enfants de surconsommer glucides et sucres, qui abondent dans leurs p’tits déj’ et goûters ? Au petit déjeuner, avalé souvent sur le pouce, enfants et adultes se retrouvent en effet souvent à avaler rapidement un verre de jus de fruits (ou un café sucré) accompagné de céréales du petit déjeuner dans un fond de lait. Or les céréales pour enfants contribuent à près de la moitié du quota maximum de sucre conseillé par l’Organisation mondiale de la santé. Pour 40 g de céréales industrielles avalés le matin, on décompte en effet entre 8 et 18 g de sucre.
Pour son documentaire et son livre Sugarland, Damon Gameau a consommé pendant 60 jours l’équivalent de 40 cuillères à café de sucre par jour, trouvées seulement dans de la nourriture considérée comme saine et équilibrée. Résultats : en trois semaines, il a développé une stéatose hépatique (un foie gras) ; après deux mois, il avait un prédiabète avec risque accru d’infarctus et 11 cm de tour de taille supplémentaires. Tout cela en ne mangeant pas plus de calories, et moins de graisses qu’avant !