Certains compléments alimentaires sont dangereux !

L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) avertit : bien que largement consommés, les compléments alimentaires ne sont pas dénués de risques. Une mise en garde rappelée début février par la revue médicale indépendante Prescrire, qui explique que les compléments alimentaires contenant de la vinpocétine et du curcuma exposent la population générale et notamment les femmes enceintes à des risques graves.
La vinpocétine est un produit de synthèse dérivé de la vincamine, extraite des feuilles de la petite pervenche. Largement disponible, “elle est vendue avec le statut de complément alimentaire et promue, sans preuve, pour améliorer les performances cognitives, accroître l'énergie et réduire la graisse corporelle”, explique Prescrire. Or, en juin 2019, la Food and Drug Administration (équivalent américain de l’Agence nationale de sécurité du médicament) alertait sur ses risques chez la femme enceinte. “Dans des études animales, la vinpocétine a causé des pertes embryonnaires, des faibles poids des fœtus et des malformations congénitales graves, pour des concentrations sanguines du même ordre que celles observées dans l'espèce humaine avec une dose de 10 mg.”
Autre substance dont il faudrait se méfier : le curcuma. Cette plante prisée pour ses nombreuses propriétés, anti-inflammatoires et antioxydantes notamment, peut avoir de graves conséquences sur les reins. “En octobre 2019, les centres régionaux de pharmacovigilance italiens ont publié un rapport d'évaluation de 27 cas d'atteintes hépatiques imputées à des compléments alimentaires à base de curcuma, survenus entre novembre 2018 et juin 2019 en Italie, précise Prescrire. Dans presque tous les cas, l'effet indésirable notifié était une hépatite aiguë. La cause précise de cette série est restée indéterminée.”