Quel lien entre diabète et glucides ?

Le diabète de type 2 est généralement soigné avec des médicaments et des recommandations nutritionnelles qui sont bien souvent inadaptées : apports faibles en graisses et relativement riches en glucides, visant à faire perdre du poids pour tenter de contrôler la glycémie. Longtemps considérée comme une maladie chronique incurable, les preuves scientifiques s’accumulent pour démontrer que le diabète de type 2 peut au contraire être inversé.
Actuellement, il n’existe pas de recommandations particulières concernant la proportion des différents macronutriments (glucides, lipides, protéines) dans le régime alimentaire des personnes atteintes de diabète de type 2, même si la restriction en glucides a montré son efficacité sur le contrôle de la glycémie. La substitution des glucides par des graisses et des protéines a également un effet bénéfique sur l'hyperglycémie postprandiale, l'hyperinsulinémie et la dyslipidémie. Mais il est difficile de savoir si l’effet bénéfique est du à l’alimentation elle-même ou à la perte de poids qu’elle peut engendrer. Des chercheurs se sont intéressés à l’impact d’une alimentation riche en protéines et réduite en glucides sur des marqueurs du diabète de type 2, chez des participants avec un poids stable.
Les 28 participants (tous atteints de diabète de type 2) ont suivi pendant 6 semaines soit une alimentation classique recommandée pour les diabétiques (50% des apports énergétiques provenant des glucides, 17% des protéines et 33% des graisses), soit un régime réduit en glucides et riche en protéines ou CRHP (30% de glucides, 30% de protéines et 40% de graisses). Puis, les 6 semaines suivantes ils ont changé de régime, ceux qui suivaient le régime classique sont passés à l’alimentation pauvre en glucides et inversement. Dans cette étude, les chercheurs ont veillé à ce que les participants ne perdent pas de poids.
Les résultats montrent que par rapport au régime classique, l’alimentation CRHP diminue non seulement la glycémie à jeun et la glycémie postprandiale mais également le taux d’hémoglobine glyquée HbA1c - qui mesure la glycémie sur une longue période - ainsi que la teneur en graisses au niveau du foie (un facteur de risque de la stéatose hépatique non alcoolique). Un changement modéré dans les proportions des macronutriments (protéines, lipides, glucides) permet donc d'obtenir des effets bénéfiques en cas de diabète de type 2.