Les effets des goûters sucrés

En France, environ 900.000 personnes sont concernées par la maladie d’Alzheimer. Cette pathologie, qui touche plus souvent des femmes que des hommes, présente une composante héréditaire : les personnes porteuses d’un allèle particulier du gène ApoE (l’allèle E4) ont plus de risques de développer la maladie. Cependant, la génétique ne décide pas tout et peu de cas sont totalement héréditaires. Le mode de vie, et en particulier l’alimentation, influencent aussi le risque de développer une démence. Ceci s’explique par le rôle de l’alimentation dans la santé cérébrale.
Aussi on peut se demander si des personnes ayant des prédispositions génétiques pour Alzheimer pourraient éviter la maladie en adoptant un certain type d’alimentation. Etant donné qu’il n’existe pas de traitement efficace contre Alzheimer, la prévention apparaît actuellement comme la meilleure arme pour lutter contre la maladie. Une équipe de l’Inserm/université de Montpellier a suivi pendant 12 ans 2.777 personnes âgées de plus de 65 ans qui faisaient partie de la cohorte des Trois Cités. L’objectif était de comprendre l’effet d’une alimentation sucrée sur le risque de démence.
Les auteurs ont étudié la charge glycémique des repas pris par les participants et ils ont regardé s’ils développaient des démences, dont la maladie d’Alzheimer. Des études chez l’animal ont déjà montré qu’une alimentation riche en sucres raffinés aggrave la maladie d’Alzheimer. D’après les résultats, les personnes qui ont l’allèle E4 d’ApoE ont plus de risque de développer la maladie si elles consomment des collations sucrées au goûter. En revanche, chez ceux qui n’ont pas de prédisposition génétique pour Alzheimer, il n’y avait pas de lien entre les repas sucrés et la maladie.
L’étude indique que le goûter pris dans l’après-midi est plus à risque que les trois autres repas de la journée. Une explication serait que le goûter contient souvent exclusivement des aliments sucrés, alors que, dans les autres repas, d’autres aliments apportant des fibres, des lipides et des protéines, les accompagnent, ce qui diminue la réponse glycémique. La glycémie augmente en effet plus vite après un goûter sucré qu’après un repas plus varié : la présence de lipides, de fibres et de protéines ralentit l’assimilation des glucides, diminue la réponse glycémique de l’organisme et limite le pic d’insuline.