L'impact des oméga-3 sur le cancer de la prostate

Les suppléments d'oméga-3 à longues chaînes, une famille d’acides gras issus des poissons (et de sources végétales) qui contiennent notamment de l'acide docosahexaénoïque (DHA) et de l'acide eicosapentaénoïque (EPA) sont largement utilisés pour la prévention cardiovasculaire. Cependant, une étude publiée en 2013 dans le Journal of the National Cancer Institute a rapporté que le risque de cancer de la prostate augmentait avec des niveaux croissants d’EPA et DHA dans le sang. Cette relation a été découverte fortuitement.
Malgré tout, l’idée selon laquelle les oméga-3 favorisent le cancer de la prostate a été rapidement popularisée. Cette hypothèse a été testée chez des patients inscrits au registre "INSPIRE" d'Intermountain Healthcare, qui comprend des échantillons d'ADN et de plasma stockés pour plus de 30.000 patients. Les chercheurs ont identifié des échantillons appartenant à 87 hommes qui ont par la suite développé un cancer de la prostate. Ils ont été comparés à 149 échantillons d'hommes exempts de cancer, avec un suivi moyen de 13,5 ans.
Conclusion : le risque de cancer était plus bas de 9% et de 5,2% ou 5,3% respectivement avec des niveaux élevés d’EPA et de DHA. De grands essais randomisés récents de ces suppléments (VITAL, REDUCE-IT) n'ont pas non plus rapporté d'augmentation du risque total de cancer. Les études expérimentales (chez l’animal) ne semblent pas non plus mettre de risque en évidence. Ces résultats sont rassurants pour les hommes qui prennent des suppléments d'acides gras oméga-3 ou qui consomment des poissons gras. Cependant l’étude INSPIRE est limitée en taille et donc ses résultats doivent être confirmés. Il reste qu’aujourd’hui encore plus qu’il y a trois ans, rien ne permet d’affirmer que les oméga-3 posent un risque de cancer de la prostate.