La consommation d’oméga-3 chez les enfants

Les oméga-3 sont une famille d’acides gras dits essentiels car l’organisme humain n’est pas capable de les synthétiser. Les oméga-3 dits à longue chaîne (EPA et DHA) présents dans le poisson gras, les fruits de mer et les fruits à coques aident au bon fonctionnement cérébral, ainsi qu'au maintien d'un système immunitaire et d’un système cardiovasculaire en bonne santé. Dans les pays occidentaux, une majorité de personnes ne consomment pas assez d’oméga-3 et souvent trop d’acides-gras oméga-6, un déséquilibre qui favorise certaines maladies chroniques et l’inflammation.
Le Docteur Alex Richardson et le Professeur Paul Montgomery de l’université d’Oxford ont évalué le niveau sanguin d’oméga-3 chez un échantillon d’écoliers britanniques. Des échantillons de sang ont été prélevés sur le doigt de 493 écoliers âgés de sept à neuf ans, dans 74 écoles de l’Oxfordshire. Ces enfants présentaient des capacités en lecture inférieures à la moyenne nationale. Les analyses sanguines ont révélé que le taux sanguin moyen d’oméga-3 de ces enfants était d’environ 2,45% (de tous les acides gras présents dans le sang) : 2% d’oméga-3 EPA (acide eicosapentaénoïque) et 0,5% d’oméga-3 DHA (acide docosahexaénoïque). Ces taux sont inférieurs au minimum de 4%, recommandé pour le maintien du bon fonctionnement de l’organisme, 8 à 12% étant considéré comme optimal d’après les chercheurs.
Cette étude a aussi utilisé le suivi d’un journal alimentaire tenu par les parents. Ce dernier révèle que près de neuf enfants sur dix mangent du poisson moins de deux fois par semaine, et qu’un enfant sur dix n’en mange jamais. D’après le Dr Richardson, cette étude suggère qu’une grande partie des enfants britanniques ne consomment pas suffisamment d’oméga-3. Cela suscite des inquiétudes car, chez des adultes, les mêmes niveaux sanguins d’oméga-3 constatés chez ces enfants, indiqueraient un risque élevé de maladie cardiaque. Les auteurs de cette étude préviennent que ces résultats peuvent ne pas s'appliquer à des populations plus diversifiées sur le plan ethnique, car certaines différences génétiques peuvent affecter la façon dont les acides gras oméga-3 sont métabolisés.
Des travaux antérieurs réalisés par les mêmes chercheurs montrent qu’une supplémentation alimentaire en DHA améliore à la fois les progrès en lecture et le comportement des enfants qui présentent des difficultés scolaires. La supplémentation peut également avoir un effet bénéfique pour les enfants atteints de TDAH (trouble déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité), de dyspraxie ou de dyslexie.