Des bactéries dans les bières sans alcool
On les croyait au-dessus de tout soupçon parce qu'elles constituaient une solution pour continuer de trinquer sans avoir la gueule de bois... Mais c'était sans compter sur des scientifiques américains qui se sont rendu compte que les bières sans alcool pouvaient développer des bactéries. L'absence d'alcool est une première explication, mais il y en a d'autres.
Cette étude scientifique mettra-t-elle un frein à la dynamique autour du "dry january", cette opération d'origine britannique qui fait un carton et qui consiste à observer une pause dans sa consommation d'alcool ?
Des chercheurs de l'université Cornell dans l'état de New York ont en effet mené des expériences avec des bières sans alcool et ont découvert qu'en l'absence de la molécule d'éthanol, le risque de développement d'agents pathogènes n'était pas négligeable. En clair, des bactéries peuvent davantage proliférer dans les mousses qui ont été désalcoolisées. Publiés dans la revue scientifique Journal of food protection, ces résultats démontrent que plusieurs étapes de fabrication des bières sans alcool méritent toute l'attention des marques pour éviter ce genre de désagrément. On parle ainsi aussi bien du brassage que du stockage du breuvage.
"Nous soupçonnions que des agents pathogènes d'origine alimentaire pourraient se développer sans la présence d'alcool. Nous avions raison. À ce stade, vous devez considérer la bière sans alcool comme un aliment et vous assurer que tous les paramètres sont respectés pour garantir la sécurité du produit" explique Randy Worobo, l'auteur de cette étude et professeur de sciences alimentaires.
Pour arriver à une telle conclusion, les scientifiques ont inoculé des échantillons de bière sans alcool et d'autres faiblement dosés avec trois souches de bactéries : l'E.coli, la listeria monocytogenes et la salmonelle (salmonella enterica). Les expériences ont également été comparatives puisqu'un stockage à des températures différentes, et ce durant deux mois, a permis d'analyser les potentielles différences. Ainsi, on s'est rendu compte qu'à 13,9°C, la présence des bactéries E.Coli et de la salmonelle avait doublé, contrairement à la listeria.