Le riz et l'arsenic

La contamination par l'arsenic à travers le monde est surtout connue via l'eau courante. L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estime que 57 millions de personnes dans le monde sont soumises à des doses quotidiennes supérieures au maximum recommandé: 10µg par litre d'eau.

Le professeur Margaret Karagas, une spécialiste de l'étude de l'arsenic sur la santé humaine depuis plus de 15 ans, a décidé d'examiner le lien entre la consommation de riz et la concentration en arsenic des urines, un indicateur fiable de l'exposition alimentaire. Pour cela, son équipe a suivi 229 femmes enceintes dans le New Hampshire. Après avoir analysé leurs apports en arsenic via l'eau (la source majeure), ils les ont classées en deux groupes: celles qui ont mangé du riz dans les jours précédant l'analyse urinaire et celles qui n'en ont pas mangé. Le premier groupe présentait en moyenne 5,27µg d'arsenic par litre et le deuxième 3,38µg, une différence significative.

Les auteurs de l'étude concluent qu'il y a urgence à surveiller les concentrations en arsenic dans la nourriture et pas uniquement dans l'eau de boisson. La Chine a déjà fixé un seuil maximal de teneur en arsenic pour le riz à 0,15µg par kilo. De leur côté les États-Unis et L'union Européenne n'ont pas fixé de valeur maximale tolérée. Néanmoins le professeur Karagas déclare que l'impact réel sur la santé de ces mesures reste à déterminer: "si les risques du riz ne sont pas bien déterminés, ceux liés à l'eau courante sont bien établis."