Focus sur la consommation de viande rouge et de charcuterie

Il est bien établi aujourd’hui que la consommation de viande rouge et de charcuterie augmente le risque cardiovasculaire, le risque de cancer et même de diabète, même si les mécanismes en jeu ne sont pas tout à fait clairs. Pourtant c’est l’un des piliers sur lesquels les politiques de santé publique se fondent. Dans leurs nouvelles recommandations publiées dans les Annals of Internal Medicine, 14 chercheurs (présumés sans conflit d’intérêts) réanalysent de nombreuses études.
Pour les chercheurs, les résultats des recherches sur lesquelles se sont basées les autorités de santé ne sont pas assez significatifs et la qualité des preuves est trop faible. Ils réanalysent plus d’une dizaine d’études tout en affirmant qu’il est difficile d’isoler l’effet d’un aliment particulier sur toute une vie. Leur but ? Faire mûrir les recommandations, trop axées sur les bénéfices sociétaux et non individuels dans le but d’aller dans le sens d’une médecine personnalisée.
Conclusion : la diminution de la consommation de viande rouge entraînerait une très faible réduction du risque de complications cardiovasculaire et de diabète de type 2 avec 1 à 6 cas en moins pour 1.000 personnes (pour une consommation de viande de moins de 3 portions par semaine). De même, la réduction de la consommation de viande à moins de 3 portions par semaine induirait une très faible baisse de la mortalité par cancer, avec 7 cas en moins sur 1.000 personnes.
En conséquence, ils concluent qu'il est possible de continuer à consommer (pour ceux dont c’est l’habitude) de la viande et de la charcuterie à raison de 3 à 4 fois par semaine, tout en précisant que leurs recommandations ne tiennent pas compte du bien-être animal et de l’impact environnemental de la consommation de viande.