Les atouts des oméga-3

Le risque de fractures augmente avec l’âge et, avec une durée de vie plus longue, on estime que le nombre de fractures de la hanche par exemple pourrait atteindre 6,26 millions d’ici 2050 (contre 1,6 millions en 1990). Parmi la population âgée de plus de 50 ans, une autre estimation indique qu’environ une femme sur 3 et un homme sur 5 subiront une fracture. Plus inquiétant encore, une étude menée entre 2000 et 2010 rapporte que 22,8% des patients décèdent dans l’année qui suit une fracture de la hanche.
La fracture de la hanche – ou fracture du col du fémur – concerne surtout les personnes de plus de 65 ans, et plus souvent des femmes que des hommes. En France, il y en aurait environ 70.000 chaque année. Elle est provoquée par une chute. Le vieillissement de l’os, rendu plus fragile notamment en raison des modifications hormonales qui suivent la ménopause est un autre facteur de risque. Le potassium et le magnésium, comme le calcium, jouent un rôle important dans la santé de l’os. Dans ce contexte, la prévention des fractures liées à l’âge est capitale. Ainsi, les acides gras oméga-3 pourraient jouer un rôle bénéfique sur le risque de fracture. C’est ce que suggèrent plusieurs études menées sur le sujet.
Une étude américaine publiée dans Journal of Bone and Mineral Research révèle que des niveaux élevés en acides gras oméga-3 dans le sang pourraient diminuer le risque de fracture de la hanche chez des femmes ménopausées. L’objectif de cette étude était d’évaluer la relation entre les concentrations en acides gras oméga-3 et -6 dans le sang et le risque de fracture de la hanche. Les oméga-3 sont des acides gras polyinsaturés essentiels pour une bonne santé du cœur et du cerveau. Ils peuvent provenir à la fois de sources animales (EPA et DHA dans le poisson gras) ou végétales (acide alpha-linolénique dans les huiles de colza, de lin, de cameline, les noix, les graines de lin…). Comme les oméga-3 ont un effet anti-inflammatoire, ils pourraient réduire l’inflammation associée à la perte d’os et au risque de fracture.
Les chercheurs ont utilisé les dossiers de femmes ménopausées recrutées entre 1993 et 1998 et suivies pendant 15 ans. 324 paires de femmes ont été composées, la moitié ayant eu une fracture de la hanche avant le 15 août 2008 ; les autres formaient un groupe contrôle. Les échantillons sanguins de ces femmes ont été analysés.
Conclusion : des taux élevés en oméga-3 (acide alpha-linoléique, acide eicosapentaénoïque (EPA) et oméga-3 totaux) sont associés à un risque réduit de fracture de la hanche. De plus, un rapport oméga-6 /oméga-3 élevé accroît le risque de fracture : les femmes chez qui ce rapport était le plus élevé avaient près de deux fois plus de risques de fractures de la hanche que celles qui avaient les ratios les plus bas. Or, les régimes alimentaires occidentaux sont souvent riches en acides gras oméga-6, comme l’acide linoléique que l’on trouve dans l’huile de tournesol, alors que la part des oméga-3 est plus faible.