Le profil type d'un végétarien

La consommation de viande tend à diminuer, et la population mondiale compte de plus en plus de végétariens. Le régime végétarien présente de nombreux effets bénéfiques pour la santé : moins de maladies cardiovasculaires, moins de risque de cancer du côlon et moins de diabète. Il peut être adopté à tout âge sans risque pour la santé. Certains choisissent plutôt d’être flexitariens et de diminuer drastiquement leur consommation de viande sans pour autant l’éliminer. Si l’effet sur la santé d’un régime flexitarien ou végétarien a été étudié fréquemment, on en sait un moins sur son impact sur la santé émotionnelle. Dans une nouvelle étude parue dans la revue Nutrients, des chercheurs ont regardé l’effet d’une restriction en produits d’origine animale sur le corps mais aussi sur l’esprit.
Les habitudes alimentaires de 8.943 participants ont été recueillies à l’aide de questionnaires. Les chercheurs se sont notamment intéressés aux restrictions en produits d’origine animale à la fois primaires (viande, viande transformée, charcuterie, poisson) et secondaires (produits laitiers, fromage, œufs). Les traits de personnalité et les symptômes dépressifs ont également été évalués grâce à des questionnaires. Les résultats montrent que moins il y a de produits d’origine animale - notamment primaires - dans l’alimentation d’une personne, plus son indice de masse corporelle (IMC) est bas. En moyenne, les végétariens consomment moins de produits ultra-transformés, souvent responsables d’un surpoids. De plus, leur alimentation riche en fibres augmente la satiété et a donc un effet bénéfique sur le poids. Il est possible aussi que les fibres qui agissent comme prébiotiques agissent favorablement sur le microbiote intestinal, formant un rempart contre les kilos.
Les chercheurs ont également découvert qu’une alimentation pauvre en produits animaux - voire végétarienne/végétalienne - aurait un potentiel impact sur la personnalité. En effet, les personnes qui consomment essentiellement des produits d’origine végétale se déclarent plus introverties que celles qui consomment principalement des produits d’origine animale. Selon les auteurs de l’étude, il est possible que les personnes les plus introverties aient des habitudes alimentaires plus restrictives mais il se peut également qu’en raison de leurs habitudes alimentaires, les végétaliens et les végétariens soient moins intégrés socialement.
En revanche, contrairement aux résultats d’études antérieures, les chercheurs n’ont pas montré d'association entre une alimentation essentiellement basée sur les végétaux et une tendance à la dépression. Les effets bénéfiques sur la santé de la limitation des produits d’origine animale s’expliquent par une diminution de l’inflammation systémique et un impact positif sur le microbiote intestinal. La méthodologie de l'étude, basée sur des questionnaires, ne permet cependant pas d'établir de lien de cause à effet entre le régime végétarien, le poids et l'humeur.