Le sommeil, un allié contre Alzheimer

En France, environ 900.000 personnes sont atteintes par la maladie d‘Alzheimer. Cette pathologie se caractérise par des niveaux élevés dans le cerveau d’une substance protéique appelée β-amyloïde, qui forme des plaques. Or les chercheurs pensent qu’en dormant mieux, on pourrait éliminer cette substance et réduire le risque d’Alzheimer. En effet, les patients Alzheimer souffrent souvent de problèmes de sommeil. Le sommeil est même parfois altéré avant l’apparition de la maladie, comme le signalent certains témoignages des Premiers survivants d'Alzheimer. Ainsi, Kristin raconte : "Comme je vivais et travaillais dans des environnements difficiles et stressants, je me vantais de ne pas avoir besoin de dormir, typiquement 3 à 4 heures. Je restais souvent debout toute la nuit pour respecter les délais. Je mangeais ce qui me convenait et ce n’était généralement pas bon pour moi."

Différentes recherches scientifiques se sont intéressées au lien entre le manque de sommeil et le risque de développer des démences. Des études d’observation montrent qu’une durée de sommeil trop longue ou trop courte est associée à un risque accru de déclin cognitif et de démence. En 2021, des chercheurs de l’Inserm et de l’UCL (University College London) ont publié les résultats d’une étude menée auprès de 7.959 adultes britanniques pendant 25 ans. 521 personnes ont développé une démence.
L’étude a démarré en 1985, quand les participants avaient entre 35 et 55 ans. Ces volontaires ont répondu à des questionnaires sur leur sommeil. En 2012, certains ont porté une montre accéléromètre la nuit pour vérifier ces données.
Résultats : les personnes qui dorment moins de six heures par nuit entre 50 et 60 ans augmentent leur risque de démence de 20 à 40%, par rapport à une dose « normale » de sommeil de sept heures. Entre 50 et 70 ans, une durée du sommeil trop courte persistante augmentait le risque de démence de 30%.