Comment réduire les effets du décalage horaire ?

Vous avez tout essayé : les pilules de mélatonine, cumuler un maximum de temps de sommeil pendant le vol, vous adapter aux futurs horaires de la destination avant même le départ, éviter les somnifères ou encore porter des bas de contention... Mais rien à faire, à chaque fois que vous prenez un vol long-courrier, vous ne parvenez pas à maîtriser la fatigue due au décalage horaire.
Contre toute attente, la solution pourrait se trouver dans le contenu du menu que vous sert l'équipage. On savait que l'équilibre alimentaire durant le vol est important à respecter pour arriver en pleine forme. Si de nombreux voyageurs confient cumuler les verres de vin pour finir rapidement dans les bras de Morphée, les médecins sont pourtant bien formels : la consommation d'alcool est fortement déconseillée durant un voyage en avion. Parce qu'il déshydrate et qu'il dérègle le sommeil. Mais pour bien gérer le passage d'un fuseau horaire à l'autre, il faudrait manger des aliments pour le moins inattendus, à savoir des piments et du chocolat. Tels sont les résultats d'une vaste expérience menée par la compagnie aérienne australienne Qantas, aux côtés du Centre Charles Perkins de l'université de Sydney.

Le transporteur est en effet dans les starting-blocks pour opérer un vol très long-courrier entre Sydney et New York mais aussi Londres à l'horizon 2025. Juste avant le Covid, Qantas a mené des vols dits "de recherche" dans le cadre de son projet sunrise afin de déterminer les façons dont on peut améliorer le bien-être des voyageurs d'un vol aussi long dans les airs. 23 cobayes ont été suivis de près par des scientifiques lors de ces vols expérientiels. Ils ont été équipés d'appareils captant aussi bien leurs mouvements que leur exposition à la lumière et analysant leur sommeil.
Les chercheurs ont conclu que l'aspect culinaire ne devait pas être pris à la légère. Généralement, on aborde la question des menus d'un point de vue purement gustatif, en rappelant que le goût et l'odorat sont altérés dans les airs. Le salé et le sucré sont par exemple moins intenses alors que l'amer et l'acide résisteraient bien mieux à la pression atmosphérique. Pourtant, les choix des menus devraient aussi être réfléchis pour aider les passagers à s'endormir. Durant ces expériences, les scientifiques australiens ont ainsi "encouragé le réveil et le sommeil en utilisant des plats spécifiques, notamment du poisson et du poulet associés à des glucides à action rapide, ainsi que des aliments réconfortants comme des soupes et des desserts à base de lait", indique Qantas. La raison est simple à saisir : il s'agit de favoriser la production d'un acide aminé, le tryptophane, pour faciliter l'endormissement.