Le Nutella et l’obésité

Pour faire face à la montée en flèche de l'obésité et du sur-poids dans plusieurs pays européens, le Parlement a très récemment adopté une résolution sur l'étiquetage alimentaire. Très attendu, le projet d'alerte des consommateurs via des "feux de signalisation" de couleur verte, orange ou rouge a néanmoins été rejeté. Ce projet visait à introduire un système de visualisation automatique des quantités de sucre, de sel et de graisse : un feu rouge pour les produits à forte teneur en sucres, sels et graisses et un feu vert pour les produits jugés "sains".

Dans la première lecture du projet de règlement, adoptée avec 559 voix pour, 54 contre, et 32 abstentions, il est cependant prévu de faire figurer obligatoirement et très clairement sur les emballages les quantités de graisses, de graisses saturées, de calories, de sucres lents, de sel et de sucres contenues dans les aliments. Les teneurs en protéines, en fibres et en graisses "trans" (reconnues comme étant nocives pour la santé cardiovasculaire) devraient également être indiquées.

Avec 60% de sucre et d'huile de palme, le délicieux Nutella fait donc figure de très mauvais élève et mérite à coup sûr le carton rouge.
Mais en dépit de ses propriétés nutritionnelles déplorables, cette pâte à tartiner fait le bonheur et la fierté de bon nombre d'Italiens. Né en 1964 et distribué par Ferrero, le Nutella est une icône culturelle italienne. C'est pourquoi le projet européen a provoqué quelque remous chez ses plus fervents défenseurs. Un comité de soutien "Hands off Nutella" a même été créé à l'initiative d'un membre du gouvernement... Les membres de ce comité, suivis par des officiels, craignent en effet que les consommateurs ne se détournent rapidement de ce produit phare de la gastronomie italienne et accusent l'Union européenne de "fondamentalisme nutritionnel".