Étude contre les OGM

L’étude du Pr. Séralini, biologiste de l'Université de Caen, d'une durée inhabituelle de deux ans, montre un risque accru de tumeurs mammaires et d'atteintes hépato-rénales pour les rats nourris avec le maïs OGM NK603, associé ou pas au Roundup. Mais depuis sa publication dans la revue scientifique Food and chemical toxicology le 19 septembre, ces travaux sont l’objet de nombreuses critiques. Saisi par les autorités publiques, le Haut comité des biotechnologies (HCB) a rendu son avis sur cet article. Le HCB, créé en 2008 par la loi Grenelle, est composé de deux comités : l'un scientifique et l'autre économique, éthique et social.

Le Comité scientifique du HCB juge que l’article est essentiellement descriptif et ne permet pas d’établir aucune relation de causalité entre des événements observés durant l’étude et la consommation de maïs NK603, traité ou non avec du Roundup®. Les points litigieux soulignés sont :
- "Un dispositif expérimental inadapté" : nombre de rats par groupe insuffisant, en particulier le groupe témoin, pour pouvoir conclure à des effets statistiquement significatifs de toxicité chronique sur deux ans ;
- "Présentation parcellaire et imprécise des résultats" donnant lieu à des "hypothèses physiopathologiques qui ne peuvent être fondées" ;
- "Des interprétations spéculatives" des résultats. Le Comité scientifique parle de "lacunes rédhibitoires du raisonnement des auteurs sur l’hormono-sensibilité des tumeurs, les faiblesses du raisonnement sous-tendant l’hypothèse de perturbations endocriniennes causées par une modification des teneurs en acides phénoliques du maïs NK603, et les lacunes et incohérences empêchant de valider l’hypothèse des auteurs concernant d’éventuelles atteintes rénales chez les rats ayant consommé du maïs NK603".

Le HCB estime donc que "les conclusions d'effets délétères de la consommation de maïs NK603 ne sont pas soutenues par l'analyse des résultats présentés dans l'article", publié par Gilles-Eric Séralini. Le Haut conseil, qui statue sur les risques sanitaires et environnementaux des plantes génétiquement modifiées, estime donc que "cet article ne remet pas en cause les conclusions des évaluations précédentes sur cet OGM", qui avaient conclu à l'innocuité du produit.