Le mercure alimentaire et la santé cardiovasculaire

Des niveaux d'exposition alimentaire au mercure tels que ceux qu’on rencontre typiquement aux États-Unis n'augmentent pas le risque de maladie cardiovasculaire (MCV) chez les adultes, selon une nouvelle étude.
Les résultats proviennent d'une étude cas-contrôle issue de deux cohortes suivies par l’école de santé publique de Harvard (Boston) : 51 529 hommes inscrits dans l’étude des professionnels de santé (HPFS) et 121 700 femmes dans l’étude des infirmières (NHS).
"C'est de loin la plus importante étude sur cette importante question," indique le Dr Dariush Mozaffarian (Harvard), auteur principal. Les résultats, dit-il, «fournissent des preuves plutôt convaincantes que les niveaux d'exposition typiques au mercure aux États-Unis sont sans danger pour la santé cardiovasculaire des adultes.»

Dans le détail, les chercheurs ont identifié un total de 3 427 participants dans les études NHS et HPFS ayant souffert de maladies cardiovasculaires, dont 1 532 infarctus du myocarde non fatals, 831 cas mortels de maladie coronarienne (CHD), et 1064 accidents vasculaires cérébraux. Ces cas ont ensuite été appariés à 3 427 personnes issues des mêmes études qui n'ont pas développé de maladie cardiovasculaire pendant la même période de suivi de 11,3 ans.

Les concentrations médianes de mercure dans les ongles d'orteil étaient au début de l’étude de 0,23 µg/g chez les personnes ayant ultérieurement souffert de maladies cardiovasculaires et 0,25 µg/g chez les contrôles. Le calcul statistique écarte une responsabilité du mercure dans la survenue des troubles cardiovasculaires.
Le sélénium pourrait protéger contre la toxicité du mercure. Mais dans cette étude, des taux bas de sélénium n’augmentent pas le risque cardiovasculaire.